RÉSEAUX & INTERNET

Quelles sont les conséquences de la crise du coronavirus sur le déploiement du réseau 5G ?


Alors que le lancement du réseau 5G doit officiellement débuter en juillet 2020, où en est-on de son déploiement ? Quel déploiement va être mis en place et quel est le calendrier associé ? Quelles sont ses modalités ? Nous étudierons aussi les impacts de cette situation exceptionnelle liée au coronavirus que nous vivons actuellement.

Les enjeux de la 5G

L’Arcep, l’autorité de régulation des télécommunications françaises, se charge de la bonne exécution de la feuille de route définie par l’état concernant la mise en place du réseau 5G. En lien avec les principaux acteurs du secteur, l’Arcep a commencé, dès 2016, à s'interroger sur les enjeux et questions majeures concernant le déploiement de ce nouveau réseau. De la définition d’une norme, des modalités de déploiement en passant par la spécification des fréquences utilisées, l’ensemble des sujets a été abordé.

Toutes ces réflexions ont permis la rédaction d’un rapport publié en 2017, faisant office de socle pour l’ensemble des observations liées à cette nouvelle technologie ainsi que son déploiement. L’un des points qui est ressorti lors de ces réflexions est qu’il était impératif de définir de nouvelles bandes de fréquences pour ce réseau. Pour répondre aux objectifs de performances fixés, et notamment pour atteindre un débit internet 10 fois plus élevé que celui de la 4G, il est obligatoire de diffuser ce réseau sur une bande de fréquence plus élevée que ses prédécesseurs.

Quelles sont les bandes de fréquences utilisées ?

Depuis janvier 2017, l’Arcep a lancé de nombreux appels à projets afin de tester la diffusion de la 5G dans différentes bandes de fréquences. Ainsi trois bandes de fréquences ont été retenues :

La bande de fréquence de 700 MHz : il s’agit de la bande de fréquence déjà utilisée par le réseau 4G. Elle fait partie des bandes de fréquences, dites “basses”. Elle a pour caractéristique de mieux résister aux perturbations, mais fournit une vitesse de connexion, donc de débit internet​ ,​ moins importante.

La bande de fréquence de 26 GHz : Il s’agit d’une bande de fréquence “millimétrique”. Elle fait partie des fréquences dites “hautes”. À l’inverse de la précédente, elle va permettre des débits internet très élevés, mais aura une portée plus faible. Sa diffusion sera plus facilement perturbée, notamment par des bâtiments.

La bande de fréquence de 3,5 GHz : Il s’agit d’une bande intermédiaire, capable de fournir de bon débit internet, tout en ayant une portée convenable.

Les deux dernières bandes de fréquences sont nouvelles concernant la diffusion de réseau mobile civile. Elles ont fait l’objet de nombreuses expérimentations. Celles-ci ont permis de prouver qu’il était nécessaire d'utiliser des fréquences plus élevées pour répondre aux objectifs de performances. De par leurs caractéristiques physiques, la diffusion sur ces bandes de fréquences, et notamment celle de 26 GHz, permettra de répondre à des besoins très localisés de réseaux mobiles très haut débit dans des zones à fortes densités. L’Arcep travaille alors à la libération de ces bandes de fréquences afin de dédier intégralement une partie de ces bandes à la diffusion du réseau 5G. Elle a pour objectif de libérer la bande de 26 GHz pour 2023, tandis que la date de 2026 est annoncée pour la libération intégrale de la bande de fréquence de 3,5 GHz.

Comment fonctionne l’attribution des fréquences ?

Cette dernière bande de fréquence est pour l’heure la seule retenue pour la première phase de déploiement du réseau 5G. L’Arcep a défini durant l’automne 2019 les modalités d’attribution des fréquences de la bande de 3,5 GHz. Cette bande s’étend plus précisément de 3,4 GHz à 3,8 GHz, soit 400 MHz, dont un peu plus de 300 MHz disponibles pour le réseau 5G, le reste étant déjà occupé par des applications professionnelles comme la radio haute définition (THD). L’appel à candidatures a été lancé fin 2019. Les quatre principaux opérateurs français que sont Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free n’ont pas tardé à montrer leur intérêt. Ainsi les quatre dossiers étaient déposés fin février 2020 et validés par l’Arcep début avril 2020. L’attribution s’effectue alors sous deux formes. Chaque candidat a d’ores et déjà acquis un bloc de 50 MHz pour un montant de 350 M€. Ils sont ensuite autorisés à participer aux enchères concernant 11 blocs de 10 MHz.

Rappel du calendrier de déploiement

L’Arcep a décrit de nombreuses modalités relatives à l’attribution de ces fréquences. Elle doit notamment s’assurer que les opérateurs en charge du déploiement du nouveau réseau respecteront une marche à suivre bien précise. Pour ce faire, chaque opérateur répondant à cette offre devra équiper deux villes d’ici fin 2020. Ils auront par la suite des objectifs précis concernant le nombre de sites, ou lieux d’émission, à déployer. À savoir, 3000 sites en 2022, 8000 sites en 2024 et 10 500 sites en 2025. L’objectif principal étant de fournir une connexion 5G à deux tiers de la population d’ici 2025 ainsi qu’une couverture de l’ensemble des grands centres urbains et grands axes routiers.

À plus long terme, il est demandé à ce que le réseau 5G soit déployé dans son intégralité d’ici 2030. Au-delà des objectifs de quantité, les opérateurs devront prouver un déploiement de qualité. Des tests de débits seront réalisés au pied des sites d’émissions. Ainsi d’ici 2022, chaque opérateur devra fournir un débit de 240 Mbps sur au moins 75 % de ces sites. De nombreuses échéances intermédiaires devraient avoir lieu d’ici 2030 afin de s’assurer du bon déploiement de ce nouveau réseau.

L’impact de la crise du coronavirus

Tout ce processus est pour l’heure à l'arrêt suite à la crise sanitaire liée au coronavirus arrivée courant mars 2020. L’Arcep n’a pas pu conduire la mise aux enchères des blocs de fréquences restants. Les opérateurs étant pour la plupart occupés à gérer la surcharge de leurs réseaux, les procédures concernant la mise en place du réseau 5G sont actuellement mises à l’arrêt alors que l’on s’approchait à grands pas de ses débuts. En effet, suite à l’attribution aux enchères de fréquences restantes, qui devait rapporter plus de 2 milliards d’euros à l’État, la commercialisation du nouveau réseau 5G devait commencer durant l’été 2020. L’Arcep n’a pour le moment, pas défini de nouvelle date pour la fin des enchères. Une chose est sûre, le lancement commercial de la 5G, ainsi que l’ensemble du calendrier de déploiement va être retardé. Reste à savoir de combien de temps.

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